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Les Chants de Maldoror

d'isidore Ducasse, Comte de Lautréamont

 

 

créé et interprété par
Cécile Duval

 

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"Ces pages sombres et pleines de poison"

 

Oeuvre volcanique, inclassable et vertigineuse, Les Chants de Maldoror incarnent une révolte fondamentale, pure, dépouillée de tout objectif social ou moral.


Mais dans cette profusion d’images et de formes, Maldoror-Lautréamont est nié par lui-même. Sombre et cruel, d’une férocité sans égale contre l’humanité toute entière, mais en distance totale, avec dérision, avec bouffonerie, avec légèreté.

 

Et c’est l’écriture le monstre des monstres, l’hybride absolu, le corps dans tous ses organes, qui contient tout mais se démultiplie, qui se meut continuellement et ne se laisse jamais circonscrire, où le poète se crée et se recrée sans cesse, démiurge farceur qui se moque du lecteur pour mieux
l’embrasser ou l’égorger.


Sur scène, l’apparition a lieu. Cécile Duval se matérialise dans ce corps des mots qui ouvre un espace d’où la parole va jaillir. Et elle jaillit, elle fuse, elle
modèle la langue dans une gangue de silence auréolée de sons. Tour à tour menaçante, provocante, dangereuse, elle nous pousse peu à peu vers un
comique éclatant où l’insolence scintille. Et l’insolence scintille rendant à chaque mot le rayonnement possible d’un astre lointain.

 

 

 

Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont

 

Mort très jeune, à vingt-quatre ans, sans avoir connu le succès de son vivant, Isidore Ducasse demeure un mystère, tout comme son écriture. Sa vie a donc donné lieu à de nombreuses conjectures.


Né à Montevideo (Uruguay), le 4 avril 1846, et mort dans le 9e arrondissement de Paris, le 24 novembre 1870, son pseudonyme de comte de  Lautréamont, est emprunté très probablement au Latréaumont (1838) d’Eugène Sue et qu’il n’utilisa pourtant qu’une seule fois. Il est également possible que la réalité de ce pseudonyme réside dans un jeu de mots qui marque sa nostalgie pour l’Uruguay, en effet on peut lire Lautréamont
comme “L’autre est à Mont...” (Montevideo).


Outre Les Chants de Maldoror, il est l’auteur de deux fascicules, Poésies I et Poésies II, ainsi que d’une correspondance habituellement publiée sous le titre de Lettres, en appendice des oeuvres précédentes.


Son oeuvre compte parmi les plus fascinantes du XIXe siècle. En particulier chez les surréalistes, pour lesquels il sera une référence majeure. Ces   derniers essayèrent également de trouver des éléments biographiques dans ses poèmes.


Le 24 novembre 1870, alors que le Second Empire s’effondre, il meurt à son nouveau domicile situé au 7 rue Faubourg-Montmartre. Sur son acte de décès, est écrit : « Sans autres renseignements ». À partir de la fin des années 1970, de nouveaux documents biographiques sont retrouvés dont deux portraits photographiques “présumés”.

 

Texte de Christine Simon sur le spectacle

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cécile duval, porteuse d’écriture comme on dit porteuse d’eau

Rencontré Cécile Duval lors d’une Nuit des musées, il y a plus d’un an, dans la salle des archives de la Commune à Saint-Denis, et presque tout de suite nous avons engagé un dialogue, autour de Lautréamont justement, qu’elle dit depuis plus de dix ans.

N’en avais lu que quelques pages, ça fait partie de ces livres posés sur une étagère, collection Corti, que je savais avoir à lire, vraiment entré dedans en juin de cette année, après qu’elle a donné le spectacle, Les chants de Maldoror, au Théâtre El Clan Destino.

Y suis retournée le 29 septembre, pour entendre le chant troisième, qui devrait à nouveau être programmé le 20 octobre prochain. Si êtes intéressés, joignez sa page Facebook pour connaître les détails de son invitation.

Encore sous l’effet de sa voix, aimerais dire ce que son travail a de si spécial pour moi.

Cécile Duval, porteuse d’écriture comme on dit porteuse d’eau [1]

Dans la silhouette encombrée d’un manteau à carreaux, avec drôle de chapeau sur la tête, l’épaisseur annonce que son corps va porter, avec l’énergie démesurée qu’il faut, l’incroyable histoire d’un cheveu et de son créateur, un monument, pour que l’insensé prenne pied dans la réalité, dans l’espace sonore, entre les murs de ce petit théâtre, qu’il nous soit transmis sans effets de comédien, mais non sans jeu d’acteur, là qu’est le choc.

Les deux fois où entendu le texte dit par elle, s’est communiquée à moi et sans doute aux autres, -au-delà du récit, qui nous rend ce déroulé en syncopes successives d’un narrateur qui regarde par le petit trou de la serrure, d’un créateur qui se laisse aller au pire dans un lupanar, d’un cheveu qui raconte le dol d’être asservi et d’avoir été relégué sur le sol, d’avoir assisté à l’écorchement vif d’un jeune homme, ces enchâssements du récit, paroles de cheveu, de créateur, de Satan, et d’un témoin oculaire de la complainte du cheveu-, au-delà du récit et de ses péripéties, la sensation qu’un autre temps est présent, comme un contexte, un temps de l’écriture, on entend l’auteur dans sa prise avec la langue, ce que le jeu, la voix, le regard font, installe une présence à nous d’un qui écrit, nous le fait ressentir, comme si on entrait dans son intention, là, et dans l’écriture, son jet dans le monde ; Cécile Duval n’interprète pas quelque chose, elle dit le quelque chose pris dans le geste d’écrire. En cela, remarquable, peu entendu auparavant.

Et quand j’évoque ce ressenti plus tard, elle dit sa filiation, Alain Astruc, et son apprentissage d’un travail d’acteur en permanent contact avec le public, une partie à trois, une invite au texte, elle l’apporte dans le dire, elle joue le texte, ses différents niveaux, ses dialogues intérieurs, et chaque fois y incluant le spectateur, créant par l’attention à la présence du public l’attention en retour du public pour la présence de l’écriture, et retrouve là mon ressenti, elle amène le spectateur au flux de l’écriture (« ne pas interpréter une scène, jouer l’écriture » dit Astruc). Cécile Duval parle de ces pièces d’Astruc, où les scènes avancent par le seul truchement des mots, pas d’intrigue, et de l’importance de la présence de l’acteur à les porter dans un dialogue avec le public, sans autre rebondissement narratif qu’un mouvement qui se génère dans la danse entre l’écriture, l’acteur et le public.

Ce savoir transmis à Cécile Duval qui rend compte ainsi et de la puissance imaginaire de l’écriture et de l’existentielle solitude qu’il faut pour l’exprimer, comme en double source de sa nécessité et ce faisant « nous fait voir le poème en train de s’écrire » [2].

Ce que le public rend à Cécile Duval au sortir de la loge, par ces murmures, je vais aller le lire, pour la première fois y ai compris quelque chose, quel texte et quelle langue. Le pari réussi d’un hommage à l’écrire.

 

Christine Simon

le point imaginaire (christinesimon.fr)

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[1] le titre pour moi est un hommage à cette posture d’acteur humble, qui s’efface devant le texte, qui accueille le public dans le jeu d’acteur assurant ainsi une forme d’irrigation du texte.

[2] Propos rapporté de Charles Pennequin sur le travail de Cécile Duval

 

Los Cantos de Maldoror - version espagnole - Bahia Bianca, Argentine 2013

 

 

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Les Chants de Maldoror - version française

Ce spectacle a été nommé meilleur monologue 2015 au 6e festival international de monologue de La Paz Baja California, Mexique

Presse

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