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Démesurément Moyens

poésie et improvisation vocale

textes de Charles Pennequin, Henri Michaux,

Alain Astruc, Ghérasim Luca, Bruno Jouhet, Fabrice Villard...

 

 

avec

Cécile Duval (voix parlée),

Guylaine Cosseron (voix chantée)

 

 

 

 

Dossier complet en pdf

 

Démesurrrrrément Moyens, le CD  (productions Petit Label)

en vente ici

 

 

 

 

 

Matières de texte, matières sonores

 

Cécile Duval est comédienne et Guylaine Cosseron chanteuse et vocaliste. Toutes les deux ont en commun un même instrument: la voix. Toutes les
deux abordent leur travail sous l’angle de l’improvisation, c’est à dire à une manière d’appréhender espace, son, texte comme autant de matières brutes
à décomposer, à brûler, à sublimer, pour mieux en retrouver, en libérer la vérité de leur incarnation.


Elles se tiennent debout, face au public. Voix parlée et voix chantée s’harmonisent, se répondent, s’affrontent, bégaient, déraillent, murmurent, ou s’envolent.  Autant de métamorphoses, de transformations du verbe et de la respiration qui questionnent la métaphysique et le quotidien, entre le rire lumineux et le vertige du néant.


Les textes sont à la fois poétiques et politiques, politiques parce que poétiques. Cinq voix de poètes où le quotidien est scruté, répété, puis s’emballe en forme de tourbillon, de bouillonnement vital jusqu’à la danse rituelle des mots qui nous disent toujours plus que ce qu’ils veulent et transcendent la pensée, nous ramènent et nous relient dans une totalité du monde et de nous-mêmes.


Demesurément Moyens a été joué depuis 2011 au Théâtre des Bouffes du Nord, à l’Atelier du Plateau, et au Festival des Ephémères à Paris, au
Théâtre Garonne à Toulouse, à l ’Errobiko Festibala (Pays Basque) et au Festival Musiques Libres de Besançon.

 

Pour en savoir plus sur Guylaine Cosseron

 

 

 

Les auteurs

 

Henri Michaux
(1899-1984)


“J’écris pour me parcourir. Peindre, composer, écrire: me parcourir. Là est l’aventure d’être en vie” affirme Henri Michaux dans Passages (1950).
Toute l’oeuvre de ce poète, né à Namur, consiste en effet en une périlleuse traversée de ce qu’il appelle “l’espace du dedans”. L’être de Michaux
donne le sentiment d’une inadéquation foncière entre soi et le monde, d’une division intérieure intolérable. Il se trouve sans cesse aux prises avec
une agitation intestine de figures contradictoires. Ce moi “en difficultés” est une créature chétive sujette à toutes sortes de vertiges et de métamorphoses,
et qui va donc multiplier les mouvements et les passages pour tenter de se délivrer. Il pratique l’art du court-circuit, de l’ellipse, pour tenir
en respect “les puissances environnantes du monde hostile”.


Ghérasim Luca
(1913-1994)


Ghérasim Luca naît en Roumanie dans un milieu juif ashkénaze. Il est très jeune en contact avec les langues française et allemande, présentes à
Bucarest au début des années 1930, ses années de formation, et il lit très tôt de nombreuses oeuvres philosophiques. Il prend part à la fondation
puis à l’activité du groupe surréaliste roumain, mené par Tzara, Fondane, Brâncusi, Brauner. Après un rapide passage en Israël, à partir de 1952, il
s’installe définitivement à Paris. Il poursuit ses activités artistiques multiples et en particulier ses réalisations graphiques. Il parle le yiddish, le roumain,
le français et l’allemand et devient un poète francophone reconnu. Luca lit lui-même ses poèmes, dont la volubilité et la retenue font les deux
modalités contradictoires mais toujours associées. Chaque poème est minutieusement organisé jusqu’à sa typographie, tenant ainsi une oralité de
l’écriture pleine de rythme, défaisant tout académisme linguistique.


Alain Astruc
(1924- 2001)


Alain Astruc débute par des études d’architecture à l’école des Beaux-Arts, mais très vite l’écriture devient une passion, il devient alors journaliste
à la radio nationale. Il joue et met en scène de nombreuses pièces de théâtre d’auteurs dont il se sent proche tels que Duras, Genet, Beckett… En
1970 il devient professeur d’art dramatique à l’université de Paris VIII Vincennes, et à partir de1982 il travaille de façon intense l’écriture. Une centaine
de pièces seront écrites en l’espace de 21 ans, dont les plus connues sont : “ Les vioques ”, “ L’infirmière et la putain ”, “ La tarte à la crème ”,
“ Comme au théâtre ”. Il reçoit de nombreux prix, et en 1991 il est soutenu par la DRAC pour “ Koweit, mon amour ”. Alain Astruc conçoit le théâtre
comme un espace structurel qui est métaphysique de la présence. Dans son univers le sujet n’existe plus, c’est le verbe qui organise tout. Cela ne
veut pas dire qu’il n’y a pas de personnage, mais c’est le rapport de l’homme moi-Autre avec le monde qui est tout. Ici la voix montre la voie qui consiste
à sortir le corps de lui-même, et qui donne naissance à un corps Autre, grâce à son rapport à l’espace, à la matière, à l’énergie.

 

Charles Pennequin


Charles Pennequin, né le 15 novembre 1965 à Cambrai, est un poète français qui réalise également nombre de dessins et de vidéos. En novembre
2012, il est le premier récipiendaire du Prix du zorba pour son recueil Pamphlet contre la mort (P.O.L, 2012). À la suite d’un échange épistolier avec
l’auteur de Ceux qui merdRent, Charles Pennequin fait la rencontre de Christian Prigent et des éditions Carte Blanche à partir de mai 1993. C’est
dans cette maison d’édition, dirigée par le peintre Mathias Pérez (qui s’occupe aussi de la revue Fusées), qu’il va publier son premier livre, Le Père
ce matin. Alors qu’il fréquente le poète Christophe Tarkos (mais aussi Vincent Tholomé, entre autres), Pennequin publie son premier texte important
et remarqué, Dedans aux éditions Al Dante. Charles Pennequin explique que ses premières lectures étaient précipitées, du fait de la tension
qu’il ressentait face au public, de la peur de lire. Cette rapidité, cette manière de précipiter le dire sont cependant devenues peu à peu l’un de ses
traits caractéristiques. Toutefois si, pendant longtemps, il a seulement lu ses textes, depuis 2004 il commence à travailler l’improvisation à partir de
l’usage de dictaphones, sur lesquels il s’enregistre en direct, puis qu’il rediffuse. La question de l’improvisation n’est pas d’abord formelle chez lui
mais correspond à la question même du langage, à sa donation, à son enchaînement.


Bruno Jouhet


Poète et comédien, Bruno Jouhet découvre l’écriture très tôt et n’a jamais cessé depuis, dans un rapport presque obsessionnel. Il publie peu (revues
Fémur, Desseins) et a longtemps gardé ses poèmes dans les tiroirs, avant de les projeter sur scène après sa rencontre en 1995 avec le Théâtre d’Or.
Car la poésie est pour lui avant tout une oralité. Influencé par Ghérasim Luca, Michaux, Saint-Pol Roux ou encore Maurice Fourré, son écriture se
trouve à proximité de celle de poètes d’aujourd’hui tels que Sébastien Espinasse, Vincent Tholomé, Charles Pennequin, ou encore Verhaegen.
Hors de tout système narratif, ne cherchant aucun message, la poésie n’est pas pour lui ce qui raconte, mais ce qui travaille la langue. Le texte est
matière sonore avant tout. La langue comme “ligne de sorcière” comme l’écrivait Deleuze, déplacée pour mieux la rendre étrangère à elle-même,
ne pas l’enfermer. Un mot volé dans la rue, un événement trivial ou au contraire médiatique : Bruno Jouhet absorbe tout ce qui se passe, mais le
met à distance sans jamais désigner explicitement les choses, renforçant leur présence “en creux”, leur donnant un éclairage nouveau et essentiel,
tout en laissant l’auditeur à sa liberté d’interprétation. Pour lui, le poète reste celui qui révèle, à l’instar du griot des villages africains, mais il n’est
pas prescripteur.

 

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